L’Auvergne est une région pleine d’imprévus. Je pars quatre jours dans la semaine avant le 15 Août. Le début de la route se passe sans problème. J’ai prévu de partir tôt, de prendre mon petit déjeuner à Briare. Je prends mon tableau de marche à la lettre.

A Moulins, je continue la Nationale 7 et dévie à hauteur de St Pourcain sur Sioule. Je retrouve mes habitudes sur la route de Gannat.

Je ne me suis jamais promené dans Clermont Ferrand. La marche a du bon pour reposer l’esprit.

Je me gare sur une Grande Place, dont je ne sais plus le nom, et gravis les rues en pente en direction de la cathédrale. La couleur noire de la pierre volcanique rend ce monument très massif alors qu’en réalité il est plus étroit que la plus part des cathédrales françaises. Je continue par la visite de l’église de Notre Dame du Port. Je la trouve merveilleuse dans sa construction et ses proportions. Il n’est pas facile de la prendre en photos, elle est enchâssée dans la ville, on arrive pas à prendre assez de recule pour l’admirer entière. Le repas de midi (et ma petite pause habituelle de l’après-midi) se passe sur la place en bas de la rue de cette église.

Il est temps de continué mon voyage. Je sillonne beaucoup de rues et reviens sur la place où m’attend mon fidèle destrier. Le Puy de Dôme est un passage obligé. Je roule vers Chamalières pour m’amuser à doubler les voitures dans la grande montée allant vers la Bourboule.

Il y a beaucoup de monde sur le parking. Je prends une navette de car pour admirer la vue dans cette montée.

Il n’y a pas de brume, la vision est parfaite. Encore de la marche pour éliminer les toxines de l’organisme, et je redescends.

Des nuages noires commencent à se regrouper au- dessus de ma tête. Sur le Puy de Dôme je le voyais, mais je suis toujours optimiste, je n’y croyais pas. Le déluge commence. J’arrive à Orcival devant la basilique. Impossible de continuer. Je me protège sous les arcades des vitraux. Je ne suis pas le seul motard dans ce cas, un couple prend place sous une autre arcade. Le temps passe, je ne vais pas pouvoir sortir si je reste là. J’essaierai de repasser pour visiter l’intérieur de cette basilique.

La pluie cesse mais le brouillard obscurcit tout la paysage. A La Bourboule, un chocolat chaud s’impose, j’évite ainsi une deuxième averse accompagnée d'un vent très violent. Pour aujourd’hui, voir de belle chose c’est un peu râpé. Je continue sur Bort les Orgues et prends un hôtel dans cette ville. Il faut faire sécher la carrosserie du pilote.

Pendant le repas du soir dans une pizzeria, j’apprends que c’est une véritable tempête qui est passé au-dessus de nos têtes.

Le lendemain, le soleil est au rendez-vous. Je descends sur le château Anjony, un château fort qui hante mes souvenirs d’écolier, je l’ai souvent vu en photo. Comme à mon habitude, je ne peux pas prendre les routes les plus rapides. Je passe devant le château d’Auzers. Il est trapu et mignon comme un chou. Je voudrais arriver à Anjony avant midi. Je n’arrive pas à l’heure dite. J’en profite pour flâner dans Tournemire en attendant la réouverture. Je visite l’église avec un guide étudiant en histoire. Je continue par la visite d’un musée d’automate. Ce n’est pas formidable, malgré le baratin du propriétaire des lieux.

Je suis enfin dans le château d’Anjony. L’amour ne s’explique pas, j’adore ces murs. Le guide est le propriétaire des lieux, il pimente ses commentaires d’anecdotes salées. C’est tout le charme entre un amoureux de son domaine et un salarié. J’ai adoré cette visite et je ne suis pas déçu de mon attente.

Ensuite, direction la ville de Salers. Les touristes (comme moi) encombrent les rues, le village est très beau, mais la foule gâche un peu mon plaisir.

En quittant cette mignonne petite ville, je prends la route en corniche sur le cirque du Falgoux. La montée est encore gâchée par deux cars qu’il est impossible de doubler avant le début de la montée sur le Puy Mary.

La montée (à pied bien sûr) au sommet du Puy Mary m’épuise. Je ne suis plus tout jeune, le froid me saisit. Il y a beaucoup de monde sur le parking mais pas à la pointe de la montagne. Je m'amuse en voyant un jeune grimper avec son VTT sur le dos et redescendre sur le sentier qui part du sommet vers le sud. Bon courage mon gars.

Le soir, je décide de camper à Murat. Après l’orage de la veille, il est interdit de planter sa toile près de la rivière. C’est dommage. Il pleut toute la nuit, et la terre est dure. Je ne dors pas bien.

Aujourd’hui, la route va être longue. Je n’ai pas prévu de visite spécifique, mais un roulage tranquille. Je fais l’ascension du Plomb du Cantal ( pas à pied) et rejoins, par les petites routes, Laguiole. Je refais une partie du circuit du Club 14; St Urcize, Chaudes Aigues, Garabit, Alleuze pour finir ma journée à St Flour.

Je cherche rapidement un hôtel pour ne pas subir la même nuit que la précédente.

Le dernier jour, c’est le retour, mais toujours par des chemins détournés. Passage par les monts du Cézallier. De petites routes charmantes où deux voitures ne se croisent pas. Les carrefours sont en pénurie de panneaux. Je reprends souvent ma carte routière.

A Besse en Chandesse, je retourne à la petite chapelle de Vassivière, puis une escapade sur la gauche pour rejoindre Murol, St Nectaire, demi tour pour reprendre la Vallée de Chaudefour. La course de côte du Mont Dore vient tout juste de s’y dérouler, il y a une armée de fou furieux ( en moto) qui essayent de faire des chronos. Je les vois monter puis redescendre.

Il faut que je visite l'intérieur de la basilique d'Orcival avant de quitter cette région. Je refais le chemin pour voir, enfin, l’objet de mes désirs.

Maintenant, je peux rentrer mais (encore une petite déviation) Pont du Château me rappelle des vacances avec mes parents à Moissat Haut. Je veux revoir les rues de mon enfance. Mes souvenirs me reviennent comme si j’étais parti d'ici hier. Ces vieux villages ne changent pratiquement pas. Je retrouve les maisons telles que je les ai quittés.

Je rentre, enfin, chez moi après tout ce week-end bien rempli et heureux d'avoir retrouver mes souvenirs.